Honneur et Patrie
Le colonel (H) Henri BERAUD est né en 1925, au 30e BCA, alors en occupation en Rhénanie. De 1928 à 1939, il passera son enfance en alsace, où il connaitra l'évacuation et se réfugiera dans le Var. En juillet 1940, il assistera au repli de l'armée des Alpes invaincue sur ses cantonnements de démobilisation. En septembre, son père, lieutenant de réserve alors prisonnier, s'évade et regroupe la famille à Lons le Saunier.
En 1942, comme lycéen, il entre dans la résistance au sein du mouvement "combat".
Le 6 juin 1944, il rejoint le maquis du Jura et le 1e octobre, après les combats de la Libération, il s'engage pour la durée de la guerre au 1e bataillon du Jura qui deviendra le 1/159eRIA en décembre. Il participe alors comme sergent à la campagne 1944/1945: Queyras, Alsace, Ubaye, Italie, Vienne...
Ayant survécu à la seconde guerre mondiale, Henri Béraud décide de continuer dans ce métier. L’occasion de repartir en conflit ne se fera pas attendre : il s’envole vers l’Indochine en 1948 où il effectuera 2 séjours en dans les Troupes de Marine, en particulier au 5ème Bataillon Mixte d’Extrême Orient au sud Annam, avec les grades de sergent et sergent chef, puis il rejoint l'Algérie jusqu'en 1962.
En 1966, il quitte l'armée avec le grade de capitaine, et intègre l' Education Nationale comme professeur d'allemand.
En 1969, il est muté dans les Hautes Alpes, pays de ses ancêtres, où il militera activement au 157eRIA, régiment frontière des Hautes Alpes et de l'Ubaye. De 1981 à 1983, il commandera ce régiment, qui, sur sa demande, en 1982, se transformera en 15eBCA.
En 1983, il fait ses adieux aux armes et sa dernière classe.
Durant sa seconde carrière de professeur, il a toujours œuvré pour l'esprit de défense, le rayonnement de l'armée et des troupes de montagne en particulier, soit en préparant les élèves du collège Sud à Gap pour le concours de la résistance, ou en donnant des conférences aux cadres de réserve sur la guerre en montagne. Dans les Alpes Maritimes où il réside en hiver, il a encadré de nombreuses randonnées pédestres à thème historique sur les fortifications et zones de combat, tout en assurant aussi des conférences sur l'historique et la vie des troupes alpines dans les alpes maritimes depuis 1888. En 2009, il donne des cours au collège Roland Garros à Nice sur la guerre franco italienne de 1940 et prépare les élèves au concours de la Résistance.
Il a participé avec le général Le Ray à la création du bureau UTM et a assuré la liaison avec les allemands et les italiens. A ce titre, il a participé aux rencontres de la FISM jusqu’en 1994 comme interprète d’allemand…
En septembre 2014, à la Gare de Sud à Nice, il a assuré la présentation de l'exposition "Mobilisation Générale d'Août 1914" à une dizaine de classe et aux membres de l'ANFEM 06.
Il était membre de l'amicale des Anciens Troupes de Marines et de l'Amicale Nationale du 22eBCA, dont il avait assuré la présidence par intérim de 1999 à 2000...c'est sous son impulsion et celle de Christian Ragon que l'amicale avait repris les randonnées en montagne!
Il a ensuite passé le flambeau mais il est resté un vice président dont nous sollicitions très souvent les avis et les conseils.
Il était également un conseiller historique très apprécié, que ce soit des écrivains ou des comités de rédaction de revues spécialisées comme le Sourgentin. Il permettait également à notre amicale de figurer dans bon nombre de revues comme celle des Soldats de Montagne, du Cor de Chasse et de notre bulletin Nul Ne Crains en rédigeant de nombreux articles de qualité.
Enfin, il était un exemple, un guide ....Je mesure toute la chance et le grand honneur que j'ai eu de le connaître et de faire ce bout de chemin à ses côtés!
Nul doute que de là où il est aujourd'hui, il continuera à veiller avec bienveillance sur la cordée de l'amicale du 22eBCA...nous lui devons de continuer à aller de l'avant!
Reposez en paix mon colonel!