Année d'Incorpo. : 1966 Messages : 231 Date d'inscription : 29/01/2013 Age : 76 Localisation : Absurdie
Sujet: _ Décès du Chef de Bataillon Michel ROYER Sam 27 Fév - 11:39
Bonjour à tous,
trouver l'hommage du Gal BACHELET dédié au chef de bataillon Michel ROYER.
Amicale nationale du 27ème bataillon de Chasseurs alpins
L'hommage rendu au chef de bataillon Michel ROYER lors de ses obsèques à La Balme de Sillingy, le 30 janvier 2016 par le général Jean-René Bachelot.
En ce moment douloureux où nous devons dire adieu à notre camarade, le chef de bataillon Michel Royer, brutalement disparu, il me revient de prendre la parole au nom de l'institution militaire au sein de laquelle il a si longtemps servi. Je le ferai en souvenir de notre compagnonnage d'il y aura bientôt trente ans. A l'été 1987, Le capitaine Michel Royer est nommé chef des services administratifs du 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins. L'organisation du bataillon d'aujourd'hui ne donne qu'une faible idée des responsabilités qui étaient alors celles de ce poste. Elles étaient considérables, d'autant plus que le bataillon se voyait investi par un mandat national d'une très large autonomie financière, sans précédent jusque-là. Une telle fonction aurait dû revenir à un officier supérieur, l'un des proches adjoints du chef de corps que j'étais. Or, c'est un capitaine, de surcroît officier rang, c'est-à-dire passé par tous les grades de sous-officier et nommé officier au mérite, qui est choisi pour cela. Ce que nous allions vivre ensemble allait amplement justifier ce choix. Il nous a alors été donné, à nous tous, officiers, sous-officiers et chasseurs du 27" B.C.A. de l'époque, de connaître, dans ses oeuvres, un officier à l'exemplarité rare, plus que jamais d'actualité. Le capitaine Royer, c'était d'abord le sens du service. Il était de ceux qui servent avec ardeur et abnégation, ne ménageant ni son temps, ni sa peine, sans idée aucuns de se servir. C'était, dans ce cadre, le sens, aussi, des responsabilités. Pleinement investi dans son champ d'attributions, il ne lui venait pas à l'idée de ne pas les assumer pleinement, sans rien en rejeter sur quiconque, en tous cas pas sur ses subordonnés. Son esprit de discipline était sans faille. Mais non pas la discipline formelle ; une discipline dans l'esprit qui nourrissait son sens de l'initiative dans la ligne de la mission reçue, fût-ce à l'encontre de la lettre. Mais, pour cela, la loyauté était chez lui une vertu cardinale. Le pacte de confiance implicite qui nous liait me garantissait que l'on pouvait toujours compter sur lui, quoi qu'il arrive. Enfin, avec ses subordonnés, l'exigence dont il savait faire preuve s'accompagnait d'une bienveillance qui lui valait d'être obéi d'amitié. Comment ne pas rappeler aussi qu'il prenait grand soin de vivre pleinement la vie de notre bataillon de chasseurs alpins, au-delà des clivages qui opposent parfois administratifs et opérationnels, dans une pratique du sport et de la montagne qu'il faisait partager aux services dont il avait la charge et dont il a cultivé le goût jusqu'à son dernier jour ? Tel est l'officier, tel est l'homme auquel je veux rendre hommage en cet instant. Jamais depuis lors ne se sont démentis l'estime et l'amitié que je lui porte, une estime et uns amitié partagée par tous ceux, ici nombreux, qui ont alors vécu ensemble au 27'B.C.A, une fraternité d'armes qui n'était pas une vaine expression. Cette même fraternité d'armes à laquelle le commandant Royer, notre camarade, est resté fidèle jusqu'à son dernier souffle. Michel Royer s'en est allé, mais il reste vivant dans nos souvenirs et dans nos cours. Puisse ce témoignage, à vous madame, chère amie, et à tous ceux, avec vous, qui pleurent un être cher trop tôt disparu, vous être de quelque réconfort dans votre douleur que nous partageons, infiniment".